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La pâmoison médiatique et politique autour d’Emmanuel Macron s’est reposée sur plusieurs mensonges, comme l’extrême “nouveauté” de son programme ou son originalité radicale. Ces points ne tiennent pas la route deux minutes puisqu’une réforme telle que celle du Code du travail n’est que l’aboutissement d’un processus durable de remise en cause du modèle social français depuis trente ans, dont Macron n’a clairement pas la paternité.

L’autre mythe régulièrement utilisé par l’appareil propagandesque du président (composé du Parlement, de l’Elysée, de l’Obs, de l’Express, de BFM et France Info, on s’excuse auprès de ceux qu’on oublie), est celui qui affirme que le monarque est doté d’une intelligence supérieure, caractérisée par une finesse ultime et un grand sens de la nuance, prouvé par son service d’assistant auprès du “grand philosophe Paul Ricoeur”.

On nous raconte souvent que cette intelligence se nicherait par exemple dans la pensée du “en même temps” : en même temps de droite, en même temps de gauche, en même temps intime, en même temps people, en même temps pour les patrons, en même temps pour les salariés.

Or, plutôt qu’un signe d’intelligence, ces éléments de discours sont un signe de bêtise, celle des bourgeois qui pensent que la société se résume à la lecture technocratique qu’ils en font, aux mythes auxquels ils sont biberonés depuis leur enfance (“Les Français aiment avoir un chef”), et que la France peut être gérée “comme une entreprise”, parce que composée d’une masse d’individus aux intérêts convergent.

Cette pensée simpliste et naïve est le signe que les bourgeois  aiment voir le monde de la façon la plus avantageuse pour leurs intérêts, se traduisant de plus en plus ouvertement dans une politique autoritaire, butée et acharnée, celle d’une classe supérieure qui veut restaurer ses droits au mépris des conséquences pour les pauvres et précaires, et dont la grandeur d’âme tolère qu’on prive des migrants d’eau potable.

L’Elysée doit savoir que cela commence à se voir et le président a tout intérêt à ne plus l’ouvrir pendant que ses ministres feront le sale boulot de mettre la société au pas.

De notre côté, refusons le mythe de l’intelligence des puissants : c’est à leur bêtise et à leur égoïsme que nous devons la violence de la société actuelle, et tous ces amateurs de dîners à la table en sont responsables, qu’ils soient énarques, polytechnicien, diplômés en philosophie ou médaillés Fields.